Poterie du Val Montjoie

Voici trois petits textes qui illustrent bien l’état d’esprit dans lequel je travaille :

Moritz Heimann philosophe et essayiste allemands du 19e siècle : «  Cet objet, feignant hypocritement d’être utile, est toutefois inutile avec bonne conscience. À la fois dépaysant et sécurisant, en opposition et en harmonie, il devient de jour en jour irremplaçable ».

Pascal Geoffroy, un collègue céramiste en Occitanie : « Une céramique authentique même modeste sera toujours belle, pourvu que le potier soit sans prétention manifeste. La fonctionnalité reste accessoire et ne concerne que la relation établie entre l’objet et l’utilisateur. C'est lui qui va lui donner son sens propre, il peut y avoir plusieurs niveaux d’appréhension de l’objet. Il n’y a d’avenir que dans le présent de l’action. Dans l’art céramique il faut accepter les rencontres qui doivent se faire, intentionnelles, personnelles, parfois accidentelles… Qui peut le prévoir ? Il faut apprendre à faire mais aussi… à laisser faire ».

François Fresnais, un autre collègue céramiste en Bourgogne-Franche Comté : « Quel usage pouvons nous avoir de nos œuvres dans nos sociétés qui ne se vivent plus que dans une immédiateté fébrile, où l'objet artisanal a presque totalement disparu de nos pensées, de nos intérieurs ? Quel sens donner à cette production ? Quelle place occupe-t-elle dans notre monde ?C'est un message universel et intemporel que nous souhaitons transmettre. Les traces laissées par nos doigts sur la matière continuent de nous instruire sur cette simple évidence que la pensée s'élabore d'abord avec nos mains et que vivre avec ces objets nous rapproche de nous-même, de notre condition humaine ».